Quito, capitale de l'Équateur
Sujet
L’impact de l’émigration chez les enfants équatoriens et les initiatives pour leur venir en aide
Histoire
Aéroport de Quito, Équateur.
Les avions quittent le ciel de la capitale du plus petit pays des Andes et transportent à leurs bords des femmes et des hommes en quête d’un futur sécurisant. Chaque mois, près de 7 000 Équatoriens fuient leur patrie pour réamorcer leur vie en Espagne et aux Etats-Unis. Ils espèrent que du travail les attend au bout de cet aller-simple qui leur coûtent le gros prix : leur vie de famille.
Les paysages de ce pays aux mille visages défilent alors que l’autobus parcourt la Cordillère des Andes. Des orphelins peuplent la plupart des villages indigènes de la Sierra équatorienne. Diego Samaniego est récemment devenu un de ceux-là. Le jeune de 11 ans retourne à la maison, la mine basse. Papa et maman sont partis pour toujours. Une fois par mois, ils enverront un montant d’argent pour pallier leur lourde absence.
Dans le Sierra Centrale près de Guamote, un village loin de tout. Les enfants autochtones et leur magnifique habit traditionnel.
Grands-parents et compagnons de classe deviennent maintenant les uniques liens qui unissent Diego à son pays. Situé dans le petit canton de Girón, son village du nom de Zapata, est désert. Durant les cinq dernières années, plus de 30% des habitants se sont exilés vers l’étranger. Ici, la population n’est constituée que de très jeunes enfants et de personnes âgés. Sur la place principale, il n’y a aucun commerçant, aucune âme affairée à vendre son artisanat. Plusieurs maisons abandonnées bordent les lieux qui ont un jour été le centre de l’action de ce village de 300 habitants.
Comme la plupart de ses copains de jeux, Diego pleure souvent l’absence de sa famille. Le phénomène d’émigration est devenu un problème criant dans la région et des organismes se mobilisent pour panser la souffrance que vivent les familles abandonnées. Des psychologues travaillent avec les migrants pour assurer la meilleure transition possible autant pour ces derniers que pour leurs proches qui restent derrière eux.
L’émigration en Équateur
Contrairement aux pays qui lui sont voisins, il est rare que nous entendions parler de l’Équateur. Avec ses paysages dominés par les montagnes et sur fond de volcans enneigés, ce magnifique pays, continuellement dans le feu de l’action d’une crise sociale ou politique, mériterait pourtant une attention bien particulière. Les changements successifs de gouvernements qui ont eu lieu entre 1996 et 2000 (sept présidents en cinq ans) ont intensifiés le phénomène d’émigration qui bouleversait déjà le pays depuis longtemps. La crise économique de 1998 aurait quintuplé le nombre de départs. Selon les données officielles du gouvernement espagnol, les Équatoriens formeraient le plus fort contingent d’immigrés en Espagne, sans compter les nombreux arrivants illégaux.
Selon certains économistes, le transfert d’argent envoyé par les émigrants-travailleurs serait devenu indispensable au développement économique de l’Équateur, car cette source de revenu se positionne maintenant au deuxième rang en importance après les bénéfices rapportés par l’exploitation du pétrole. Le pays devient donc de plus en plus dépend de cette ressource financière et la population autochtone déserte de plus en plus ses champs, son artisanat, mais surtout sa famille pour pouvoir envoyer de l’argent de l’étranger.
L’absence pesante des parents et l’accès facile au transfert d’argent entraînent très souvent des problèmes de drogues et d’alcool chez les fils de migrants. Dépressions, troubles de comportements et même suicides deviennent des fléaux qui paralysent souvent des villages en entier.
L’émigration est donc présente dans de multiples aspects de la vie équatorienne et les enfants sont très souvent les premières victimes.
Le documentaire
Devant l’ampleur des déplacements de population et celui de ses conséquences, trois jeunes réalisatrices ont décidé d’aller tâter le pouls de l’Équateur et surtout celui de ses habitants. Dans un documentaire d’une durée de 57 minutes, une caméra engagée se posera sur un village ravagé par l’exode massive pour constater les conséquences de ces départs sur le développement des enfants des parents migrants. L’objectif n’est pas de dressé un portrait sombre de la situation, mais plutôt de présenter les initiatives entreprises pour mieux affronter cette inévitable réalité qui touche la plupart des pays en voie de développement.
En choisissant de se concentrer sur un canton précis, les réalisatrices désirent s’intégrer dans un environnement pour mieux sentir l’impact du phénomène et pour mieux s’imprégner du quotidien de ces gens. Elles poseront un regard intimiste sur cette région du monde tout en s’appuyant sur des entrevues avec des intervenants actifs dans le milieu communautaire du pays, ainsi qu’avec des dirigeants politiques en lien avec le phénomène d’émigration. En somme, elles humaniseront ce phénomène déjà on ne peut plus humain tout en lui donnant des réponses précises.
Notes de réalisation
Le documentaire prend la forme d’un « road movie ». Le départ s’effectue à l’aéroport de Quito. En faisant quelques arrêts sur son chemin, la caméra se transporte jusqu’au sud du pays dans un canton reculé au cœur des Andes. Des paysages à couper le souffle défileront avant d’arriver finalement à destination. Des visages, des costumes, des sourires se juxtaposeront dans un montage dynamique. Une musique traditionnelle andine très rythmée marque l’énergie de l’entrée en matière.
La narration est calme et posée. Elle agit comme témoin des rencontres avec les gens des villages visités. Dans cette voix féminine se note un accent latin.
Une caméra intimiste caractérise l’ensemble des entrevues avec les villageois. Des plans rapprochés et des images du quotidien permettent d’entrer dans l’univers de Diego et des gens qui l’entourent afin de ressentir la confiance qu’ils ont envers la caméra. Le jeune agit comme guide à travers le village.
Le documentaire est filmé en 16/9 ce qui permet de rendre justice à l’étendue et à la beauté des paysages de l’Équateur, vif contraste avec la pauvreté omniprésente.
4 Comments:
Bonjours les filles, je voulais simplement vous dire que je suis surement une de vos fanne numéro un. Votre projet est aussi extraordinaire que vous toute et une note particulière à Julie biensur. J'ai hâte que la vie me permette une seconde fois de parcourir le monde à tes cêté. C'est selon moi une des plus belles choses de la vie. Félicitation pour votre page internet. Tellement la page était intéressante je me rend à l'instant même que je suis en retard à mon cours de Français qui comme vous pourez en juger mon ortographe est essentiel dans mon cas. Je vous souhaite de réussir et plus encore d'avoir du succès avec ce super reportage.
Valxxx
Petits pas vers l'avant, vers le connu inconnu. Pas à pas, vers ces chemins teintés de souvenirs éparses et forts; nous y étions. Un pas à la fois, nous avons construit quelque chose d'individuel certes, mais en voyant votre blog, de collectif et de monumental. Je suis contente pour vous et que votre voyage de cet été vous ait aidé à planter la graine de l'ouverture pour devenir l'arbre de l'engagement. J'y suis pour peu. J'en étais témoin, et je le serai toujours...Du moins, par la beauté des images et des propos que vous saisirez au clin d'oeil de votre caméra. Continuez les filles! Vous faites partie de ceux qui voient grand sans oublier de regarder tout près et sans avoir peur de l'inconnu!
On se voit jeudi!
Mom
Belle Valérie, belle Mylène,
Vos messages me (nous) touchent profondément. Vous avez des âmes magnifiques et votre énergie intensifie celle que nous continuons de mettre dans ce projet sur la voie d'être réalisé.
Gros bisou!
Julie Co.
beaucoup appris
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