vendredi, mai 26, 2006

Girón, théâtre de notre épopée
Depuis plus d´une semaine nous faisons partie du quotidien de Girón, petit village dramatiquement affecté par l´émigration. Dans l´équipe, le moral est à son plus fort. Les apprentissages ne cessent de se multiplier. Bref, pour ceux qui se demandaient comment ça allait et bien pas de doute que ça roule vers la bonne direction pour nous.
Girón est un magnifique cantón qui compte 12 000 habitants. Perché à 2100 mètres d´altitude, il s´étend dans une vallée luxuriante où les montagnes autour dominent le paysage. Une rivière coule d´un bout à l´autre de son territoire et d´immenses cascades constituent l´unique site touristique de ce coin de pays.
En résumé, Girón a tout pour plaire. Pourtant, c´est bien dans ce paradis terrestre que se concentre le plus haut taux d´émigration de l´Équateur.
La mauvaise exploitation des ressources, le manque d´emplois et surtout un effet d´entraînement dramatique a encouragé l´exil de pas moins de 50% de la population depuis les 15 dernières années.
Encore aujourd´hui, nombreux sont ceux qui n´ont qu´une idée en tête: partir au plus vite vers les États-Unis où bien souvent la famille se trouve déjà. C´est l´idée de la liberté...le rêve américain à l´état brut.
Dans les rues, les habitants portent leur t-shirt aux couleurs du drapeau américain ou encore des inscriptions du genre "I love NY" bien en évidence. Avec fierté, les gens nous abordent en anglais.
Quand nous débarquons au collège de Girón, les jeunes sont surexcités. Nous avons organisé une table ronde pour que les enfants des émigrants (52% du total des étudiants) puissent converser ensemble de leur réalité. On nous raconte que l´argent envoyé par papa et/ou maman des États-Unis ne remplace pas l´absence d´affection parental qui pèse lourd dans leur vie.
C´est pourquoi leur intention est déjà bien claire dans leur tête: dès qu´ils terminent le collège, direction États-Unis. Là-bas les attend un avenir nous assurent-ils, là-bas se trouvent leur famille.
Pourtant, bien souvent les jeunes ne connaissent même pas papa et maman qui ont migré depuis plus d´une dizaine d´années. Ils s´en font par contre une idée. "J´imagine mes parents comme des gens beaux et bons" nous confie un garçon de 13 ans qui a été élevé par sa grand-mère.
Ce serait bien entendu difficile de vous raconter toutes nos merveilleuses rencontres depuis arrivée. Surtout que, la plupart de ces gens vont devenir des personnages clés de notre documentaire. (Il ne faudrait tout de même pas vendre la mèche!)
Mais laissez moi vous parler de notre curé favori... Depuis notre arrivée à Girón nous logeons gratuitement dans la maison pastorale avec José Miguel, le prêtre du village.
La situation peut paraître étrange pour ceux qui savent que notre pratique religieuse est inexistante. Mais avec Padre José Miguel comme coloc, pas de gêne en ce qui concerne la religion. Il nous parle plutôt de politique, il nous joue de la guitarre, nous parle de ses milliers de projets pour aider sa communauté. Bref, il a choisi la voie de l´Église davantage pour l´accès à la vie sociale du village que pour nourrir sa foi. En fait, c´est peut-être derrière son autel que José Miguel détonne le plus. Parfois je me dis que s´il ne vivait pas dans un pays où politique égale inévitablement corruption, cet homme aurait peut-être choisi de diriger un parti socialiste...(:
En somme, bien des personnages font de notre séjour un bonheur quotidien.

lundi, mai 15, 2006

Enfin des nouvelles !

Bientôt un mois aura passé depuis notre arrivée en Équateur. Et effectivement, notre blogue mériterait une mise à jour plus fréquente.

Donc, nous nous devons de vous résumer les dernières semaines qui furent riches en rencontres et en paysages.

D´abord, nous sommes finalement arrivées à Loja, la ville et la province. Nous attendait la psychologue Patricia Gutierrez, une femme extraordinaire autant pour ses compétences que pour sa sensibilité. Bref, une vraie perle. Quelle surprise de la voir nous accueillir avec son bedon prêt à éclater d´une grossesse qui viendra à terme sous peu.

À Loja, nous avons visité un collège de jeunes filles et nous avons conversé avec trois d´entre elles, chacune touchée par l´émigration d´un proche. Si dès lors nous avons conclu qu´il était difficile de faire parler des adolescents devant la caméra, nous avons tout de même eu la chance d´écouter les confidences d´une de ces jeunes filles. Âgée de 13 ans, elle a vu son père disparaître de sa vie il y a cinq ans. En quête de meilleures conditions de vie, il est parti vers l´Espagne et n´est plus jamais revenu en Équateur. Il donne des nouvelles par ci par là, mais sans plus. Pour la jeune fille, il est devenu un pur inconnu. Cas typique. Devant notre caméra, elle a carrément éclaté en sanglot. L´absence de son père lui pèse beaucoup. Cette entrevue était un avant-goût de ce qui nous attendait...



À quelques kilomètres de Loja, nous avons profité des beautés de Vilcabamba, village touristique très touché par l´émigration (quoi de neuf !) Promenades en montagnes et rencontres intéressantes nous ont donné envie de nous poser un peu dans ce doux coin de pays. Pour économiser, nous avons dormi la dernière nuit à l´Église du village avec comme voisines de chambres des bonnes soeurs toujours prêtes à vous aider, mais surtout à vous parler de leurs maux de jambes et autres bobos TRÈS importants.. Ce n´était que le début de notre communion avec l´Église catholique (eh oui !).

Las tres chicas à Vilcabamba

Ensuite, retour sur nos pas ! Nous parcourons un bout de sierra vers le nord, destination Cuenca, troisième ville en importance au pays. Située dans la province de l´Azuay, l´une des plus touchées par l´émigration, Cuenca a fière allure, car l´argent des migrants fait vivre la région.

Nous faisons la rencontre des membres de l´organisme Pastoral Social de Cuenca très impliqué dans le thème qui nous intéresse. Tout le monde semble vouloir nous aider à tout prix.

À travers les recherches effectuées depuis Montréal, nous avions choisi de concentrer notre documentaire sur un pueblo très affecté par l´émigration à quelques 45 minutes de Cuenca. La Pastoral nous a donc trouvé de l´hébergement dans ce dit village. Une fois encore nous dormirons à l´Église. Toute la paroisse nous attend... Direction Girón !

À suivre...

vendredi, mai 05, 2006

Un peu plus bas, un peu plus loin...

Au travail! Au sommet du Panecio, qui surplombe la ville de Quito.


Nous poursuivons notre descente vers le sud et continuons à rencontrer tout plein de gens énergisants.

Le week end dernier, nous avons pris de petites vacances dans le pittoresque village de Baños. Certaines ont fait du rafting, d´autres du trekking, mais tout le monde s´est bien reposé après une semaine passée dans les nuages de pollution de Quito.




La ville de Baños, coincée au coeur des Andes

Ensuite, nous sommes parties direction Riobamba, capitale des Andes. Nous avons rencontré les membres de l´organisme Fundacion Amauta tout en tâtant le pouls de cette ville peuplée de 50% dautochtones. Le ciel ne s´est pas dégagé pour nous, donc impossible d´apercevoir le fameux volcan Chimborazo (6300 mètres) qui manquait tant à Julie Co.

Ensuite, nous avons poursuivi notre route vers Loja à quelques heures du Pérou où nous nous allons effectuer quelques entrevues. La ville située au coeur des Andes n´a pas d´attrait touristique et c´estpour cette raison que nous partons à Vilcabamba pour le week end... Un petit village synonyme de détente reconnue pour la longévité de sa population (popularité créé par le Selection Readers Digest qui a publié un article sur la dite ville et ses dits centenaires!)

Continuez à nous lire!

Quito, la polluée, mais la magnifique!

lundi, mai 01, 2006

(Extrait du journal de voyage de Julie Co.)

5 jours que nous sommes ici et j´ai l´impression qu´il s´est produit tant de choses, que nous avons rencontré tant de personnes...

Dimanche soir, nous revenions de notre week end à Mindo. Les bus de 15h30 et 17h étaient pleins, pas moyen de se faufiler. Nous décidons d´aller prendre un café en attendant car un homme nous signale que "peut-être" qu´un autre autobus viendra vers 17h15... Bon, pour ce que jen crois.

Tout de même, nous croisons nos doigts, car s´il n´y a pas de bus supplémentaire, nous sommes obligées de demeurer une nuit supplémentaire à Mindo.

Comme je disais,nous partons en direction du café et nous tombons sur un bus assez typique , c´est-à-dire visiblement peu fiable.

¿ A donde van? qu´on leur demande. "Quito" nous répondent-ils. Parfait! Nous aussi. Certains nous invitent gentiment à grimper à bord, tandis que d´autres semblent craindre que le véhicule soit déjà plein.

On attend un peu que les gens s´installent avant d´entrer. Finalement, on nous fait savoir qu´il reste trois places, quel hasard! On grimpe à l´intérieur. Le bus démarre et on s´aperçoit qu´il y a des gens debouts. Merde! On se sent un peu mal, mais notre présence ne semble pas déranger personne.

Le plus jeune sort sa guitare. Un autre s´en empare. Et tous ensemble, ils commencent à chanter des "tounes" de Jésus... Tout ça après avoir récité la prière bien entendu. C´est un groupe d´une Église baptiste de Quito venu passé le week-end en campagne.

Peu à peu, ils nous intègrent, cessent les chansons religieuses et démarrent une chanson à répondre...

"Vamos a ver...como canta la Julia!" Merde, c´est moi ça. Donc, quand tu es désigné, le but est de chanter un air quelconque et de faire embarquer tout le monde. Je suis fière de moi: j´épuise l´une des seules chansons que je connais par coeur en espagnol.. et la "gang" se met à chanter en coeur..Ouf, Gracias a los Enanitos Verdes. Ensuite viens le tour à Mylène. En panne d´inspiration de tounes en espagnol, nous amorçons en coeur Trois ptits chats... Bueno.

Plus tard, plusieurs curieux s´avancent vers nous. On commence à jaser du pourquoi du commence de notre présence en Équateur.

Et là, s´amorce une converse plus qu´intéressante sur l´émigration. Impressionnant combien les gens connaissent le sujet. Je crois que ça fait vraiment parti de leur quotidien.

Bref, j´ai soudainement l´impression que tous ces gens nous ont adopté. On nous lance des conseils de sécurité par-ci par-là. Et quand vient le moment de se dire aurevoir ou plutòt adieu, tous nous embrassent comme si nous étions de vieilles connaissances...

Certains nous confient qu´ils aimeraient avoir marqué notre vie...Ouf.

Et ce, après un trajet de trois heures..

Si les trajets Montréal-Québec étaient aussi énergisants , j´en ferais plus souvent...

Son cosas que ocurren...pour le reste y'a Master Card...Se fue...Yé où Alain...On dit que nos vies valent pas grand chose...Tienes Gin???...Montanita, warp zone, biiiiiiiiip...Lo que paso paso entre tu y yo...Ce qui se passe ici reste ici...Look a shell...Mouuuuuuaaah!...'Tention la nuit va tomber! PAF!

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